Vaincre la peur de « l’effondrement »
A la base, je voulais rester légère dans mes articles pour finir l’année sur une note plus douce. Et puis, j’ai croisé dans les nouvelles, sur les réseaux sociaux ou dans des conversations récentes, des propos sur « l’effondrement » qui me paraissent dangereux compte-tenu de l’enjeu pour l’humanité et la planète. J’ai déjà publié des messages des guides spirituels à ce sujet. Et l’Univers, dans sa grande bonté, oeuvre sans relâche pour nous épauler et adoucir au maximum notre peine dans ces moments complexes de notre évolution. Aujourd’hui, je ne peux pas rester muette devant les « fausses routes anxiogènes » et les « amalgames » que notre système met en scène pour prendre notre libre-arbitre en otage, une fois de plus.
Je te préviens, cet article est probablement plus terre-à-terre et polémique que les précédents. Mais la résilience n’est pas fuir ou dénigrer les problèmes. Il s’agit de trouver en soi les ressources pour dépasser ses peurs et retrouver l’usage de son plein potentiel. Je voudrais donc, cette semaine, regarder d’un peu plus près ce que pourrait être cet « effondrement ». Pourquoi ce n’est pas un événement futur mais bel et bien une réalité présente à laquelle nous faisons déjà face. Et comment se positionner pour vivre au mieux ce qui arrive.
Mais qu’est-ce qui s’effondre au juste?
A l’image de ce mur en photo, notre société n’est ni tout à fait débout, ni tout à fait effondrée. C’est la même chose pour le climat. Et même si personne ne connait l’étendue réelle des problèmes, le système sait nous cacher les « choses qui fâchent » derrière des « écrans de fumée ». Cependant, même sans connaitre les tenants et aboutissants des problèmes, il nous est de plus en plus difficile de les ignorer. Notre ressenti et notre intuition nous disent clairement que tout cela « sent le roussi ».
T’es tu déjà demandé(e) depuis combien de temps le pays « va mal »? Moi j’ai fait l’exercice pour voir. Je me souviens que déjà adolescente – dans les années 90 – il y avait des manifestations contre la dégradation des « fondamentaux » de notre société. Cela n’avait rien à voir avec les gouvernements en place. Lentement mais sûrement, les pouvoirs publics successifs ont dilapidé la fortune du pays puis dégradé brique par brique les « acquis sociaux ». Sans parler d’encourager les industries au pillage débridé des ressources de la planète et à l’empoisonnement des populations.
Pourquoi? Parce que notre société, gouvernée par le « profit à tout prix », a pris son envol au lendemain de la deuxième guerre mondiale, dans un contexte où il y avait beaucoup à accomplir. Des pays entiers à faire renaître de leurs cendres. A cette époque, on ne manquait pas de travail et la croissance annuelle dépassait les 5% haut la main. On ne se posait pas non plus la question du renouvellement des ressources naturelles. Le sol en était gorgé. Bref, c’était les 30 glorieuses!
Aujourd’hui, notre économie, même si elle génère autant, voire plus, de richesses, atteint péniblement une croissance d’1% par an. Nous sommes de plus en plus nombreux avec proportionnellement moins de ressources à nous partager. Même avec mon cerveau réfractaire aux maths, je vois bien que nous n’avons plus les moyens de maintenir les « acquis sociaux » en place depuis les années 50. Je vois bien aussi qu’à force de puiser dans nos ressources, on commence à en voir la fin. Je vois également que nous questionnons de plus en plus la qualité de notre nourriture.
« L’effondrement » n’est pas une nouveauté mais un concept poussiéreux…
Les chocs pétroliers de 1974 & 1976 – et leurs conséquences – ont été les prémices de « l’effondrement ». Il n’est donc pas un concept nouveau en soi. Il s’est d’ailleurs accentué avec les récessions successives depuis les années 80 et encore plus depuis la crise financière de 2008/2009.
Ce qui est nouveau , en revanche, c’est de trouver des gens, comme Pablo Servigne ou Greta Thunberg, qui osent poser ce mot « d’effondrement ». Qu’il soit, sociétal et/ou climatique, peu importe, les deux sont inexorablement liés de toute façon. Alors, on peut dire qu’il est mal choisi ce mot…On peut leur trouver tous les défauts de la Terre à ces gens. On peut, c’est vrai. C’est ce qu’on fait d’ailleurs…Ce qui génère plus de fumée, et de confusion encore! Pendant ce temps, le problème reste entier…et il fait toujours aussi peur et aussi mal cet « effondrement ».
Pour trouver des solutions, il faut bien commencer par admettre que « Houston, nous avons un problème », hein?! Merci donc à Pablo et Greta ainsi que tous les autres lanceurs d’alerte d’avoir eu le courage de faire en quelques mois ce que tous nos dirigeants et nos élites n’ont pu faire en plusieurs décennies. Merci également à ceux qui prennent la peine d’expliquer la véritable nature du problème de façon à ce que le plus grand nombre puisse s’en saisir et agir.
Quant au sujet des populations qui seraient paniquées à l’idée de « l’effondrement » de la société et/ou du climat…Je pense qu’il y a méprise sur la nature des populations en question. D’abord, si l’idée est de dire « Chut! n’en parlons pas trop fort pour que les couches populaires ou les « pseudo-ignorants » ne se mutinent pas », vue l’actualité sociale du moment, c’est raté! Ensuite, ce problème concerne bien plus que les couches populaires notre société. Et enfin, pour tous ceux qui sont concernés, « l’effondrement » est une réalité concrète. Pour tous ceux-là, ce n’est ni un problème de forme, ni de compréhension. C’est, d’ores et déjà, une contrainte quotidienne avec laquelle il faut composer depuis bien longtemps.
Alors utiliser tel ou tel mot, dans ce contexte, en vérité, importe peu. Parler de la forme du problème en évitant soigneusement le fond est symptomatique du déni de la peur. C’est faire diversion. Je crois plutôt que ceux qui utilisent ce discours sont précisément ceux qui ont le plus à perdre. Je reconnais qu’il est difficile de se projeter dans cet événement inéluctable, tant nous n’avons aucune idée de l’ampleur de la chose. Mais faire l’autruche, ou pire, faire semblant de se soucier du bien-être d’autrui pour justifier une chasse aux sorcières, ne sert à rien. Mis à part nous faire perdre un temps précieux.
« Effondrement » ou « opportunité »?
Alors qui que nous soyons, un choix se présente à nous maintenant. Allons-nous céder à nos peurs? Ou allons-nous transformer cette situation en opportunité de mettre à plat les choses? J’ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas d’autre alternative pour chacun que décider de son positionnement et agir.
De mon coté, je préfère me dire qu’il y a toujours 2 faces sur une pièce de monnaie. Oui, des changements profonds sont à l’oeuvre dans nos sociétés et dans notre climat au niveau planétaire. Et, oui, il est probable que notre façon de vivre va s’en trouver affectée. C’est déjà le cas. Soyons honnêtes. Mais, regardes, combien de choses « te gonflent » au quotidien dans la société et le monde tel qu’il est? Les bouchons? Les prix du carburant? La corruption? Le manque de moyen? La solitude? L’isolement etc…?
Maintenant, imagine que toutes ces choses s’effondrent, pour tout le monde en même temps. Il va bien falloir se serrer les coudes pour trouver des moyens de vivre autrement. Ne serait-ce pas là l’opportunité de mettre d’autres choses en place, de proposer des fonctionnements, certes moins confortables, mais plus ouverts, solidaires, transparents, etc…? Bref des idées plus équilibrées pour une nouvelle société qui se mettrait en place petit à petit.
A titre d’exemple, souviens-toi, c’est « l’effondrement » personnel des gilets jaunes qui les a poussé à se mobiliser dans la rue au départ. Et même si rapidement le système a organisé la désinformation autour de ce mouvement, on sait aujourd’hui que, s’il a duré autant, c’est parce que les participants y ont trouvé bien plus que l’opportunité de se rebeller contre les institutions politiques. Ils y ont trouvé de la solidarité, du lien social et une chaleur humaine qu’ils avaient perdus par manque de moyens, par exclusion de la société de consommation. Quoi d’autre aurait pu aider ces êtres à endurer la répression violente dont ils ont fait l’objet? Au passage, ils ont également démontré que des citoyens peuvent se réunir, s’organiser et se gérer en toute autonomie s’ils le décident.
Retrouver l’usage de ton libre-arbitre
Alors je te suggère de te saisir de cet « effondrement » car c’est notre problème à tous. En tant que citoyen(e)s de ce Monde, il est de notre devoir de prendre conscience et accepter que la branche sur laquelle nous sommes [de plus en plus mal] assis(es) va finir par céder. Plus tôt nous accepterons cette idée, plus tôt nous pourrons nous atteler à proposer nos propres solutions. C’est cela être résilient.
Il y a 18 mois l’Univers a mis sur mon chemin la web-série NEXT. Le travail de ces gens est de grande qualité car il est très pédagogique et prend en compte la part humaine des choses. La vidéo d’Arthur Keller ci-dessous est un parfait exemple du genre.
Pour moi, ce fut un choc de découvrir ce sujet « d’effondrement ». Je suis, bien sûr, passée par une phase peur. Puis, j’ai décidé de réagir et j’ai appris à vivre différemment. A vivre avec moins de consommation ou d’objets, mais plus de solidarité et d’ouverture aux autres. Je me suis renseignée sur les alternatives aussi. J’ai, d’ailleurs, écrit plusieurs articles sur le sujet, que je t’engage à relire, pour voir à quel point nous ne sommes pas lâchés dans une nature hostile, seuls et sans solution. Car il en existent de nombreuses, des alternatives et des solutions. Mais étrangement on en entend pas, ou peu, parler.
Et tu sais quoi? Je suis bien plus sereine et joyeuse maintenant qu’il y a 18 mois. Car je me rend compte qu’à ressources égales, je vis mieux, beaucoup mieux même. Par exemple, j’ai ré-introduis le troc, la gratuité et l’entraide dans ma vie, pour ma plus grande joie. Preuve qu’utiliser son libre-arbitre pour faire le tri dans le flot d’informations anxiogènes du quotidien permet d’expérimenter des solutions alternatives aux autoroutes « pre-packagées » habituelles, avec de bonnes surprises à la clé.
Sortir du déni de la peur
A l’instar des drames de Shakespeare, on pourrait comparer l’annonce de cet « effondrement » à une mauvaise nouvelle, donnée par un(e) ami(e). Comment réagirais-tu face à une telle situation?
- 1/Tu nies la nouvelle
- 2/Tu « tues » (ou dénigre) le/la messager(e)
- 3/Tu t’organises pour trouver une/des solution(s)
S’il te reste encore des ami(e)s il est probable que le point #2 n’est pas une option. L’enjeu est donc bel et bien dans le cheminement entre point #1 et point #3. Mais tant que nous restons bloqués sur les apparences (ou « appâts rances » dans la langues des oiseaux) il est impossible d’avancer vers une/des solutions.
Pourtant, lorsque nous décidons collectivement de créer une réalité différente selon des principes nouveaux et plus humains, alors rien ne saurait empêcher cette réalité d’exister. Un grand chemin a déjà été parcouru ces derniers mois pour faciliter la prise de conscience des enjeux par le plus grand nombre. Mais il reste encore beaucoup à accomplir pour mobiliser les consciences vers l’action.
Chacun, à son niveau, peut agir par des gestes simples. Il existe pléthore de livres ou de sites qui regorgent d’idées ingénieuses pour retrouver calme et autonomie. En prenant le temps de les intégrer dès maintenant dans notre quotidien, nous nous évitons des contraintes supplémentaires lorsque le moment sera venu.
Garder foi en l’humanité
Notre meilleure réaction pour lutter contre cet « effondrement », qui scandalise essentiellement les plus prospères et/ou apeurés d’entre nous, serait de décider de rester positif. L’humanité a déjà prouvé à maints reprises dans son histoire qu’elle a les ressources pour transmuter les pires situations. Encore faut-il s’emparer du sujet et faire sa part, plutôt que perdre du temps à « pinailler sur les mots ».
« Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, et pas les plus intelligentes, mais ce sont les espèces qui s’adaptent le mieux aux changements. »
CHARLES DARWIN
Nous pouvons vivre cet « effondrement » comme un traumatisme ou comme un changement profond de notre société. Et quelle meilleure adaptation aux traumas et/ou aux changements que la résilience? Sortir de cette impasse requiert la même ressource que pour se remettre d’un deuil, d’une séparation ou de n’importe quel trauma. A un moment, tu décides de ne plus te laisser définir par l’événement dont tu as été victime, et tu passes à la suite, à ta reconstruction, avec de nouveaux paramètres. Tout simplement.
L’Univers nous répète souvent que nous sommes bien plus puissants que nous le pensons. Je suis sûre que tu as déjà entendu parlé du poème Invictus…et notamment ce qui suit :
Aussi étroit soit le chemin,
WILLIAM ERNEST HENLEY
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
En tant que capitaine de ton propre navire, tu peux décider d’abandonner ta peur pour accepter, puis dépasser le(s) trauma(s), et t’atteler à la reconstruction de ton nouveau Monde!