Pourquoi faut-il être heureux?
Je ne sais jamais quoi répondre quand les gens me demandent si je suis heureuse. Je réponds « oui » parce que je suis en bonne santé, j’ai globalement une vie où les gros chocs traumatiques, comme ceux qu’on voit dans les médias, sont absents, et ma situation matérielle est suffisamment stable pour ne pas trop me questionner. Et puis, en comparaison de tous ces gens qui souffrent de la faim, de la pauvreté, de la maladie etc…je trouve que je vais plutôt bien, même très bien. Ceci dit, çà ne m’empêche pas d’avoir la désagréable sensation de mentir parfois, de ne pas être aussi convaincue que cela de ma réponse.
Alors, çà veut dire quoi être heureux(se) ?
Le Larousse dit : « Qui jouit du bonheur, qui est durablement content de son sort »… Du coup, je suis allée voir la définition de « Bonheur » également, au cas où il y aurait une révélation inédite et j’ai trouvé : « État de complète satisfaction »…
En lisant ces mots, je comprends qu’en fait je suis rarement heureuse car, même si ma vie va bien, je ne suis pas toujours durablement contente de mon sort. Je jouis pas non plus d’une complète satisfaction. Jusque là rien de spécial. Je ne crois pas être seule dans ce cas, si j’en juge par le nombre de rassemblements et autres manifestations de protestation en cours chez nous. Notre pays est malheureux au point d’en avoir mal…
Cette notion de durabilité m’échappe. Je peux attraper des miettes de bonheur de temps en temps, mais je n’ai jamais réussi à attraper la miche complète. Et la conserver reviendrait à me lancer dans la quête du Graal!
Et au fait, pourquoi faudrait-il absolument être tout le temps heureux(ses)?
Si je tenais celui ou celle qui a décrété cela, je lui tordrais volontiers le cou (façon de parler bien sûr). Celui ou celle-là nous a vraiment mis dans la merde parce que force est de constater qu’il y a des fois on doit aller les chercher loin les vrais moments de bonheur, surtout dans les vies qu’on mène actuellement. Qu’y-a-t-il de vraiment joyeux dans le fait de courir partout, de devoir supporter son boss, ses clients, son conjoint, ses gosses, les prix qui augmentent, les bouchons etc…?
L’insatisfaction, un moteur de l’économie
Une solution est de se tourner vers les « Dieux de la consommation » pour trouver de la satisfaction à posséder le dernier smartphone, ou la dernière déco à la mode. L’avantage de cette quête c’est qu’elle est amplement nourrie par notre société. Tu veux être heureux(se)? Tiens je te donne le dernier Apple, comme çà tu vas t’acheter une sorte de validation sociale, une espèce de « coolitude patentée », que tout le monde ne peut pas se payer. Et au prix où ces petites choses sont vendues actuellement, c’est devenu un vrai produit de luxe! Le coté artisanal en moins…et la pollution de la planète en plus, donc un luxe que bientôt nous ne pourrons plus nous payer.
Je charrie, je sais. C’est parce que je sais aussi à quel point il est simple et pratique de retourner sur cette autoroute de la consommation. Il est plus difficile de s’en passer, en effet, surtout si on est pris dans l’engrenage du temps! Mais force est de constater que posséder le dernier objet à la mode ne remplit pas non plus les deux conditions du bonheur. Je ne suis pas pleinement & durablement satisfait de mon dernier smartphone puisque dès qu’il en sort un autre, il me le faut absolument! Tiens-tiens… les « Dieux de la consommation » auraient-ils compris le pouvoir bénéfique de l’insatisfaction humaine sur leur bilan financier?
L’interdiction d’être malheureux
Nous vivons dans une société où il est implicitement interdit d’avoir des problèmes puisque tout un système est là pour nous vendre des solutions à tout. Je trouve cela d’une violence inouïe. En effet, notre nature humaine – que nous ne pouvons pas modifier – fait que nous ne décidons pas toujours le bonheur pour nous-même et que par conséquent les moments de bonheur sont plus rares, toutes proportions gardées. C’est comme si on interdisait aux gens d’être ce qu’ils sont!
Et qu’en pense l’Univers de tout çà?
Les guides nous répondent qu’ être heureux n’est pas une obligation car nous avons notre libre arbitre et nous choisissons en permanence la manière dont nous voulons expérimenter l’existence. Mais être heureux est contagieux. Et ce virus semble avoir la capacité à se répandre plus vite que les autres. En d’autres termes, si je décide de m’autoriser à être heureuse, alors je montre la voie aux autres autour de moi. En quelque sorte, je les incite silencieusement à en faire de même. Et s’ils le décident également cela devient une tâche d’huile qui se répand à grande vitesse.
Nous sommes conçus pour fonctionner « en réseau ».
Lorsque suffisamment de gens ont décidé de croire au bonheur et d’en faire l’expérience, petit à petit, ce sont les croyances de toute une société qui s’orientent vers des choses plus positives et lumineuses. Autre information de nos guides : nous sommes conçus pour fonctionner « en réseau » et chacun de nous est une sorte « antenne » qui émet et reçoit les vibrations du monde qui l’entoure. Je répète: nous sommes tout autant des antennes émettrices que réceptrices. Si je capte de la frustration et qu’elle résonne avec celle que j’émets, celle de mon voisin etc…tout le réseau se met progressivement à croire qu’il est frustré et en fait l’expérience immédiatement après.
Alors qu’en serait-il si je décidais de remplacer ma frustration par de l’acceptation de ce qui est là et de le vivre au meilleur pour moi? Le réseau fonctionnerait de la même façon. Mais au lieu de diffuser des informations peu épanouissantes, il diffuserait de l’optimisme…et pourquoi pas du bonheur!
Du coup, comment faire pour accepter qu’on est pas toujours heureux(ses)?
Apparemment, ce qui est fondamental pour sortir de cette impasse, c’est de décider d’expérimenter les événements de la manière plus positive pour soi. Il nous est aussi conseillé de considérer que c’est parce qu’il y a des moments difficiles que les moments de vrais bonheurs sont d’autant plus appréciables.
Je t’invite, quant à moi, à relire mon précédent article sur la Résilience pour comprendre comment décider cela, en gardant bien à l’esprit qu’il existe des gens qui arrivent à être heureux dans des situations que d’autres estiment désespérées. Tu as toujours le choix – je dis bien toujours – de ta manière regarder un événement. C’est toi qui décides. Pas les autres. Pas la société. Toi.
Je sais que ce sujet est un peu polémique et je t’engages à laisser un commentaire si tu as une idée constructive à partager à ce sujet!