Le pouvoir de « l’humilité confiante »

Dire qui nous sommes au Monde est un challenge. En ce qui me concerne, cela se heurte à la croyance que « pour vivre heureux, vivons cachés »…mais je me soigne! Dernièrement j’ai rencontré plusieurs personnes qui avaient peur de parler en public. Dans une société qui nous pousse à nous mettre toujours plus en avant, c’est une forme de handicap. Mais ce n’est pas insurmontable. Il y a pléthore de consultants capables de nous aider à surmonter cela. Du coup j’ai voulu creuser la notion d’humilité. Aujourd’hui, cela va souvent de paire avec « ne pas en faire trop », voire « se dévaloriser ». Avec une telle vision de l’humilité, le simple fait de partager son expérience d’être humain en public pourrait être perçu comme « en faire trop ». Alors quelle pourrait être une posture plus pertinente, dans ce cas?

L’art d’en faire ni trop…ni trop peu…

La deuxième partie de la phrase manque dans notre façon d’aborder l’humilité. De mon point de vue, ce n’est pas « l’art de ne pas en faire trop » mais « l’art d’en faire juste assez » pour être en harmonie avec soi-même et le Monde. Les pays scandinaves ont un mot pour cela. C’est « Lagom ». Comme par hasard, ces pays sont à la pointe en matière de qualité de vie et de bien-être. En France, nous n’avons pas de mot vraiment équivalent dans notre vocabulaire pourtant si riche.

Parler de soi en public, que ce soit lors d’un apéro entre amis, ou devant une salle bondée n’est pas si différent au fond. La seule chose qui change est que nous pensons les êtres de notre entourage plus bienveillants que des « étrangers à notre cercle ». Je crois que nous serions surpris de la perception réelle que chacun a de nous. Et puis parler en public c’est comme tout. Si cela ne nous vient pas naturellement, ça s’apprend et surtout çà s’expérimente.

Comment pouvons-nous nous assurer d’en faire juste assez? Cela impliquerait d’avoir l’œil rivé sur un baromètre imaginaire qui nous préviendrait de la limite à ne pas dépasser. Sauf que la limite pour moi, n’est peut-être pas la même que la tienne. Il faudrait peut-être réglementer et standardiser l’exercice…Encore une fois faire rentrer les gens au chausse-pieds dans des boites toutes faites. Pas très réjouissant comme perspective!

Et pourtant c’est bien ce qui arrive. La conférence est à la mode. De plus en plus de gens ont envie de partager leurs expériences. Personnellement, j’encourage le partage de savoirs et d’expériences car je suis convaincue que c’est un principe clé du Nouveau Monde. Les conférences TEDx et autres vidéos Youtube montrent des êtres tous plus charismatiques les uns que les autres. Pas étonnant que certain(e)s d’entre nous développent des sortes de complexes d’infériorité. A ne pas confondre avec humilité.

Il n’en reste pas moins que ce que nous avons à dire est tout aussi important du point de vue du partage de connaissance que les « as de la vidéo en ligne ». Imaginez de combien de savoirs riches et concrets nous nous privons lorsque nous baissons les bras devant le partage de notre vécu en public!

Rester confiants face aux projections des autres

Lorsque je parle de mon projet de conférence avec d’autres, les retours que je reçois varient en fonction des peurs des gens. Certains trouvent que c’est une bonne idée et se disent qu’ils ne pourraient pas en faire autant. D’autres me disent que sans un diplôme de thérapeute validé c’est délicat de faire ce genre de chose. D’autres encore trouvent que c’est trop tôt car mes capacités extra-sensorielles leur paraissent trop neuves. Il y a ceux qui m’encouragent aussi. Heureusement.

Je voudrais te partager mon point de vue sur ce type de situation. Il est possible d’être humble et confiant à la fois. Comme rien n’arrive par hasard dans la vie, si mon projet de conférence aboutit, c’est que c’est suffisamment juste pour moi et pour l’Univers pour que cela se produise. Par conséquent, si je suis motivée et que les choses se mettent facilement en place, au nom de quoi devrais-je refuser cette opportunité?

Les objections qui paralysent…

Regardons maintenant les objections! Tu peux t’en inspirer si l’idée d’une conférence ou d’une vidéo te trotte dans la tête et que tu hésites. D’ailleurs, si tu es dans ce cas, vas-y fonces! Au mieux c’est un succès dont tu pourras être fier(e) et au pire ce sera une opportunité d’en apprendre plus sur toi-même.

Alors qu’en est-il? Je n’ai pas de diplôme de conférencière? Oui c’est vrai. Ceci dit, mes vingt années à faire des présentations commerciales devant des salles bondées me confèrent une certaine légitimité, il me semble. Je n’ai pas de diplôme de thérapeute? Pas encore, c’est vrai. Mais je ne vais pas faire ces conférences pour soigner ou accompagner les gens, j’y vais pour partager mon expérience de vie et les messages que je reçois. Il me semble qu’il n’y pas plus compétente que moi pour parler de ma vie, non? Quant aux messages, je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, ce sont des suggestions bienveillantes de l’Univers. Libre à chacun d’intégrer ses messages à son parcours…ou pas.

Ce que je veux dire par là, c’est que chacun devrait pouvoir s’autoriser à dire qui il est au Monde sans croire qu’il/elle est en dehors de son périmètre. D’ailleurs, il serait défini comment ce périmètre au juste?

Nous vivons dans un Monde de surinformation. C’est un avantage dans le cas présent. Chacun zappe des centaines de fois par jour les informations qui ne lui parlent pas. Si ton parcours de vie de résonne pas pour les autres, ils vont inévitablement passer à autre chose. Ils ne te tiendront probablement pas rigueur de ta démarche. Tu as proposé un point de vue. Ils n’adhèrent pas. C’est pas grave! Place à la suite.

L’humilité au quotidien

Outre notre vision déformée de l’humilité, il y a aussi notre peur du jugement, notre peur de ne pas être à la hauteur. Si le but est de faire comme d’autres, effectivement le chemin est semé d’embûches! La première étant que l’autre n’est pas nous. Ni dans son vécu, ni dans ses compétences d’orateur. L’autre fait ce qui est le mieux pour lui/elle, pas forcément pour nous. Parfois, nous nous mettons tellement de barrières que nous ne faisons plus rien. En d’autres termes, nous pêchons par excès d’humilité.

Il peut y avoir le problème inverse. C’est-à-dire, ce que nous voulons dire ou montrer au Monde est tellement important pour nous que nous plaçons la barre très (trop) haute. Dans ce cas, nous pêchons par manque d’humilité. Oui, il est juste d’accorder de l’importance à ce que nous voulons dire. En revanche, il est injuste de se mettre dans une situation qui ne nous convient pas. A ce moment là, le risque est fort de passer à coté de l’objectif de partage par désir d’un mimétisme inapproprié avec ce que font les autres.

Alors comment savoir de quel coté nous nous trouvons ? Et surtout comment rester dans l’équilibre, « le lagom », l’harmonie vis-à-vis de soi? Je précise que j’ai choisi de parler d’harmonie car il s’agit d’un ressenti positif qui se vit dans tout notre être. A l’inverse du compromis qui maintient les peurs sous contrôle mais qui n’a pas du tout le même impact en termes de bien-être ressenti.

Bref, plus concrètement, il me semble que se connaitre et avoir conscience de ce que nous expérimentons est la clé. Cela implique de vivre dans l’instant présent car c’est lui qui nous maintient les pieds sur terre. Il nous permet d’accepter qui nous sommes – tels que nous sommes – et de ne pas nous fourrer dans des situations contrariantes sans nous en rendre compte.

Humilité ou manipulation?

Comme d’habitude, je suis allée voir chez Larousse ce qui se cache derrière le mot Humilité. J’avoue être mitigée par ce que j’ai trouvé. La première partie de phrase me convient bien…mais pas la seconde.

Humilité: Sentiment, état d’esprit de quelqu’un qui a conscience de ses insuffisances, de ses faiblesses et est porté à rabaisser ses propres mérites

Avoir conscience de ses insuffisances, de ses faiblesses est effectivement signe d’humilité. Les accepter est encore mieux. Se rabaisser n’est pas du tout synonyme d’humilité, selon moi. C’est beaucoup plus discutable…

J’en veux pour preuve tous les exemples de « fausse humilité » ou « fausse modestie » qu’on peut croiser au quotidien. En effet, les gens qui minimisent leurs qualités ou leurs réussites peuvent également être en recherche d’un certain ascendant sur l’autre. A l’instar de la victime qui demande sans arrêt des preuves de reconnaissance, de réassurance ou d’intérêt qu’elle ne peut se donner à elle-même. Ici il s’agit plutôt de manipulation, pas d’humilité. Et c’est une pratique très énergivore pour celui/celle qui la subit!

D’autres façons de vivre l’humilité

La « fausse humilité » est courante en Europe mais beaucoup moins aux Etats-Unis, par exemple. D’ailleurs, ici, en France, nous percevons parfois les américains comme très arrogants. La frontière est mince, en effet, entre confiance et arrogance. Je crois néanmoins que nous nous méprenons parfois sur eux.

En effet, aux US, dès leur plus jeune âge, les enfants sont encouragés à présenter leurs travaux devant les autres. L’art du débat est enseigné très tôt aux élèves, ce qui les incite à trouver des stratégies pour garder confiance en eux en public, tout en accueillant le point de vue de l’autre et acceptant plus facilement l’échec lorsqu’il se présente.

Dans ces autres cultures, l’échec n’est pas une honte. C’est une opportunité d’apprendre des leçons et de rebondir (d’activer sa résilience, en fait). De ce fait, les américains ne vivent pas – ou moins – cette pression, cette crainte de se planter. Au contraire, ils savent rester humbles – mais également confiants – face aux épreuves de la vie.

« L’humilité confiante »

Tu l’auras compris, « l’humilité confiante », appelons-la ainsi, est l’ingrédient primordial de la résilience. Si nous fuyions l’expérience de la vie, nous pêchons par excès de peurs et/ou d’humilité, et nous passons à coté d’une grande partie de notre mission de vie. Si nous l’acceptons, mais que nous ne nous laissons pas le droit à l’erreur, nous nous donnons de vivre des moments difficiles alors même que notre intention initiale était de collaborer au Monde. Nous passons également à coté d’un objectif important de la vie sur Terre qui est d’être heureux.

« L’humilité confiante », c’est l’art de se reconnaître dans ses forces et ses faiblesses et de les accepter pour ce qu’elles sont. C’est le pouvoir de dire au Monde qui nous sommes, en ayant l’humilité d’accepter que cela peut ne pas résonner pour l’autre. C’est écouter les peurs mais ne pas les retenir. Entendre les objections sans qu’elles nous paralysent. « L’humilité confiante » c’est vivre ce qui se présente en acceptant la potentialité du succès, comme de l’échec.

Comment l’Univers nous aide à rester humble?

En nous donnant carte blanche sur la manière d’expérimenter notre vie, l’Univers nous permet de créer notre réalité à la mesure de ce que nous vibrons. Puisque nous décidons de ce que nous expérimentons, nous devons également accepter la responsabilité des conséquences. Les succès, comme les échecs.

Comme l’Univers est très bienveillant, il nous a aussi donné une quantité illimitée de résilience pour traverser les épreuves que nous nous donnons de vivre. Et quelle meilleure façon de rester humbles & confiants que d’activer sa résilience?

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *