Cultiver son jardin

Ou comment s’occuper quand on est coincé(e) à la maison par civisme et solidarité avec les plus vaillants et les plus fragiles d’entre nous…

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On a tous un jardin. Si-Si, tous. Pour certains c’est le carré de gazon avec le potager dans un coin. Pour d’autres, c’est la jardinière sur le balcon. Mais pour tous c’est aussi notre espace intérieur, notre jardin secret. Ce jardin-là, même au printemps, nous avons un talent inné pour le polluer, l’ignorer, le maltraiter, etc…Et pourtant, ce jardin-là, c’est celui qu’il nous reste quand nous ne pouvons plus nous occuper des autres, ou quand nous sommes confinés chez nous, par la force des choses!

Cette semaine j’ai eu envie de voir comment nous pouvons retrouver le chemin de cet espace sacré en nous. Ce lieu où réside nos plus grandes richesses. Pour une fois, oublions tout ce que nous ne pouvons plus faire dehors, ou en dehors, pour nous souvenir de ce que nous pouvons faire en dedans, puisque le temps nous est donné. Et si, pour les jours, les semaines à venir nous utilisions toute notre énergie à défricher, puis remettre en état et valoriser notre jardin intérieur?

Cultiver un potager, ce n’est pas seulement produire ses légumes, c’est apprendre à s’émerveiller du mystère de la vie

Pierre Rabhi
Sous la friche, notre raison d’être…

Les japonais appellent cette démarche IKIGAI, à savoir trouver sa raison d’être, là où notre cœur veut aller. En musique, cela reviendrait à trouver sa mélodie ou sa note fondamentale. Celle qui nous met en joie, qui nous est familière. En marketing, ce serait trouver sa mission, ses valeurs, son slogan. Bref, quelle meilleure période que cet arrêt brutal pour se reconnecter à ce qui nous fait vibrer profondément?

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En plus, çà tombe bien, nous sommes officiellement au printemps. C’est le moment favorable pour faire le grand ménage dans les méninges et dans les placards aussi! Pour les placards, je t’invite à relire mon post de décembre sur les astuces pour être au top en 2020. Tu y trouveras notamment les astuces de Marie Kondo, la grande dame du rangement. Si tu as loupé le coche fin 2019, ce confinement te donne une deuxième chance!

Pour faire le ménage dans les méninges, nous avons 2 principes fondamentaux : 1/ il est impossible d’obtenir des résultats différents sans rien modifier à nos habitudes ET 2/ il y a toujours quelque chose que nous pouvons faire nous-mêmes pour améliorer notre sort (cf. le dicton « si tu veux changer le Monde, commence par toi-même »).

C’est le pré-requis à la résilience. Décider que, même si nous ne pouvons pas tout régler tout(e) seul(e), il est presque toujours possible de mettre en place quelque chose à notre niveau pour se sentir mieux.

Trouver l’inspiration

Par exemple, décider de commencer à méditer c’est se donner les moyens de passer du temps avec soi-même. Poser des mots sur les émotions que l’on vit avec ceux qui nous entoure est une façon d’informer la/les personnes de ce qui se vit en nous. Cela peut leur éviter de prendre pour elles/eux des choses qui ne les concernent pas, et ainsi limiter la colère lorsque la frustration devient trop grande. Décider de rire de ce confinement est une autre façon de le remettre à sa juste place.

Bref, initier une démarche personnelle, que nous sommes capables de porter seul(e), c’est sortir de la complainte, du statut de victime…C’est aussi, sur la durée, inspirer les autres à en faire de même. Prendre ce temps d’arrêt et de silence pour écouter ce qui bouge en nous et simplement être, c’est non seulement la clé d’un jardin bien plus grand que notre potager mais surtout le seul endroit où se trouve les réponses à tous nos problèmes.

Prendre ce temps pour lire est l’opportunité de retrouver notre imaginaire, de le nourrir à notre guise. C’est quand même autre chose que la becquée quotidienne et insipide fournie par les médias ou autres réseaux sociaux! A titre d’exemple, la quadrilogie des Dames du Lac , une saga romancée, mais très documentée sur la légende de l’Ile d’Avalon, est un thème parfait pour occuper cette période d’inactivité à durée indéterminée.

Le silence, c’est du temps pour ETRE!

Nelson Mandela a vécu pendant 26 années dans une cellule de 6m², entre travaux forcés et lectures philosophiques. Il en est sorti non seulement sain de corps et d’esprit mais il a ensuite guidé son pays vers la fin de l’apartheid. C’est la preuve qu’il peut sortir de grandes choses de ce temps de contrainte. Je vois déjà sur les réseaux sociaux des gens qui constatent tout le bien que cet arrêt forcé leur fait par rapport à leur quotidien.

De mon coté, je suis convaincue que le Monde ne sera plus jamais le même lorsque nous pourrons retrouver 100% de notre liberté de déplacement et de rassemblement. Les métiers que nous méprisions pourraient même reprendre du galon…Qui sait?

Ralentir permet également d’observer les mouvements de la vie en nous (ressenti physique) et autour de nous. Nous sommes habitués à l’action, voire même l’hyper-action. En quelques décennies nous avons réussi à accélérer le temps! Cette épreuve nous oblige a voir à quel point cette accélération nous a coupé de nous-mêmes, de notre vie et notre vérité profonde.

La vie de dehors s’arrête, mais pas dedans!

En parlant de profondeur, le film de notre vie intérieure n’est pas primé dans nos festivals habituels, mais il est pourtant digne des meilleurs blockbusters! Ce confinement, nous oblige a vivre au rythme de nos cellules! Il y aurait presque de quoi en faire un t-shirt genre « Mes cellules, ces héros… » (oups, sans doute le double effet du confinement)

Ce petit film montre une infime partie de l’activité de nos cellules. Imaginons qu’il en a des milliers de fois plus, et que nous avons des milliards de cellules. Si nous avions la chance d’avoir ce genre de films pour chaque système ou processus de notre corps, Netflix n’aurait plus qu’à mettre la clé sous la porte!

La vraie question maintenant c’est : quel Monde souhaitons-nous pour nous-même quand tout ceci sera terminé? J’ai beaucoup de mal à croire que nous pourrons reprendre tranquillement le cours de nos vies comme si de rien n’était.

Nous avons la chance d’avoir un avant-goût de ce que pourrait être un autre rythme, d’autres valeurs, d’autres alternatives…Nous avons aussi le temps pour les expérimenter en conscience et au plus juste pour nous-mêmes. Peut-être que la première bonne résolution du printemps 2020 est de se dire que ce confinement, d’un certain point de vue bien sûr, est une bonne nouvelle et, pourquoi pas, la promesse d’une seconde chance…

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